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Important. À ne pas (encore) dévoiler publiquement.

Important. À ne pas (encore) dévoiler publiquement.

Déjà la quatrième fois que la police judiciaire vient m’interroger. Toujours sans réel statut, toujours dans une forme de flou juridique. La première fois, c’était pour Benjamin Griveaux, l’ami et porte-parole d’Emmanuel Macron. Ensuite, il y a eu Gérald Darmanin et son chef de cabinet qui, en découvrant le roman Braquage [Data Noire], ont pensé que j’avais hacké son téléphone portable. Aujourd’hui, c’est un peu différent, mais tout aussi flou. Cela vient d’une juge d’instruction à Toulouse, pour deux posts de Zoé Sagan datant de 2023 qui ne sont restés en ligne que 30 minutes. De quoi justifier des dépenses d’État faramineuses tant la France en a les moyens, apparemment.

Une enquête est donc en cours sur ces deux posts qui n’existent plus. Non, ce n’est pas un sketch. Non, ce n’est pas de l’infofiction. L’enquêteur de la police judiciaire m’a même dit avoir dû prévenir sa hiérarchie, car apparemment, recevoir Zoé Sagan peut créer des effets médiatiques inattendus, selon eux. Et pourtant, l’Élysée a déjà fait censurer la totalité des comptes de Zoé. La police judiciaire semblait en être informée. J’ai expliqué que tout cela venait de Brigitte. Personne ne m’a repris. Tout le monde sait, en réalité.

Mais ici, Brigitte n’était pas le centre de l’attention. Ici, face à un homme armé d’un gros pistolet et de menottes, j’ai dû répondre à des questions très étranges : le nom de ma propriétaire, de mon ex-femme, le prix de mon loyer, les montants de mes droits d’auteur, et j’en passe. J’ai demandé si c’était normal qu’un juge pose ces questions à un auteur, pour deux posts sur X qui n’existent plus. On m’a répondu que c'est ce qu’on demande aux narcotrafiquants ou aux proxénètes. J’ai répondu : "Mais moi, je suis écrivain, quel est le rapport ?"

Pour la quatrième fois, j’ai donc dû définir Zoé Sagan face à des hommes armés. J’ai parlé de Zoé comme de la vie : c’est l’étymologie de son prénom. J’essaie à chaque fois d’intégrer un peu de poésie dans chaque déposition pour montrer aux juges l’absurdité de la situation. J’ai aussi appris que tout avait été classé sans suite les fois précédentes et que le parquet ne m’a jamais prévenu. La police judiciaire m’a alors demandé si j’avais réussi à me refaire la cerise avec tout ce harcèlement politique autour de Zoé. J’ai simplement répondu : "Que pouvez-vous faire face à l’ancien porte-parole du couple 14-47 ou à son ministre de l’Intérieur ?" Un silence a régné pendant une longue minute, une forme de réponse.

Ce qui m’hallucine aujourd’hui, c’est que même les juges et la police judiciaire parlent de Zoé comme si elle était encore là, prête à sauter au cou de n’importe qui. Je ne sais sincèrement plus quoi leur répondre. J’ai essayé de leur demander combien coûtent aux Français chaque procédure autour de Zoé depuis cinq ans. Quand la police vient de Paris, doit payer des trains, des hôtels, des repas, etc., pour quoi ? Des posts de Zoé Sagan qui sont restés en ligne moins de 30 minutes. Est-ce que la France va si mal que ça ? Je n’ai jamais eu de réponse non plus.

Ce qui m’étonne cette fois, c’est qu’ils vont encore plus loin dans l’observation de mon intimité. Pourquoi mes ex-femmes ? Pourquoi ma propriétaire ? Pourquoi mon loyer et mes droits d’auteur ? Quel est le rapport ? Est-ce pour m’intimider ? Est-ce que "le papa de Zoé Sagan" est plus dangereux qu’un narcotrafiquant ? Un procès aura donc lieu, apparemment, pour avoir relayé un témoignage. Très bien. Comme j’ai précisé, pour des gens qui ne veulent pas mettre la lumière sur les publications de Zoé Sagan, vous faites exactement ce qu’il faut : de quelques dizaines de milliers de vues, cela passera à plusieurs millions immédiatement grâce aux procès.

Mais une question subsiste. Une question soulevée par la police judiciaire : maintenant qu’il y a eu jurisprudence autour de Zoé Sagan et que deux juges différents ont écrit qu’elle était d’utilité publique, pourquoi continuent-ils à s’acharner ? Surtout face à des comptes censurés par l'État et plus particulièrement par l’Élysée. Je n’ai pas de réponse, à part qu’ils ne digèrent apparemment pas les 7 000 pages de Zoé. Même censurés, les mots continuent de résonner en eux, pour toujours, apparemment.

Moi, j’ai plutôt proposé une collaboration avec la police judiciaire, surtout face aux centaines de dossiers criminels qu’a reçus Zoé et que je n’avais pas le temps de gérer. Ils avaient l’air de savoir. J’ai expliqué n’avoir publié que 0,1 % de ces dossiers et que j’étais justement en train de préparer le journal de Zoé 2023-2024. Et qu’il n’y avait rien d’illégal là-dedans. Vivant malgré tout cela, je pensais à mes amis journalistes, philosophes ou avocats qui se sont tous exilés pour ne plus vivre ce que je suis en train de subir : des hommes armés face à des garçons avec un stylo.

Ils jouissent de créer ça. Ils ont fait effacer les articles dans Le Monde des Livres, puis tout fait pour me criminaliser, pour des romans donc. Mais heureusement que la police judiciaire est composée d’hommes intelligents qui pensent et connaissent le réel, contrairement aux politiques. Sauf qu’eux ont un droit de réserve, contrairement à moi. Moi, jusqu’à preuve du contraire, j’ai le droit de m’exprimer librement. Enfin, sauf sur X. Et sur Facebook. Et Instagram. Et partout ailleurs. Bref, vous avez compris l’idée.

De la même façon, j’ai essayé de comprendre pourquoi, d’un côté, la presse traditionnelle s’acharnait pendant plusieurs années pour expliquer que, chez Zoé, tout était faux du sol au plafond, et qu’en parallèle, policiers, magistrats, etc., lisaient avec une attention déconcertante chaque publication de cette même Zoé. Quelque chose n’allait pas dans leur narratif. Les enquêteurs de la police judiciaire en étaient conscients. Les politiques, moins.

Impuissant face à cet acharnement absurde, je ne peux que baisser la tête et répondre le plus honnêtement possible. Oui, je paye 750 euros de loyer. Non, je ne donnerai pas le nom de ma propriétaire. Pourquoi devrait-elle avoir des ennuis parce qu’elle m’a loué un appartement ? Voici le nom de mon ex, si vous voulez. Qu’allez-vous lui dire ? Que c’était une erreur de m’avoir aimé ? Vont-ils condamner ceux qui m’ont aidé ou aimé ? À ce rythme, même la Corée du Nord paraît plus douce pour un auteur.

Si on vient vous interroger parce que vous avez donné 8 euros à Zoé Sagan. Niez. Dites que c’était une erreur informatique. Que vous ne connaissez pas cette personne. Ni cette présence. Et qu’Emmanuel et Brigitte Macron sont nos leaders pour l’éternité et qu’ils éclairent comme personne avant eux l’avenir de nos enfants et, plus largement, de l’humanité.

En attendant, comme j’avais un enquêteur armé devant moi, j’en ai profité pour lui expliquer ce que j’avais reçu le matin même, coïncidence aidant, comme dossier scandaleux et criminel sur les soirées Diddy à la française à Paris. Il m’a écouté. Il m’a cru. Et il a dit : "C’est du lourd effectivement." J’estime que c’est une forme de validation indirecte. Donc je vais publier les témoignages des actrices qui, pour beaucoup, ont perdu la mémoire après les orgies à l’hôtel Costes, et l’une d'elles a même littéralement perdu une amie actrice qui en est morte. Ils utilisaient les mêmes techniques que Diddy, mais cette fois sur le sol français. Certains chroniqueurs des Grosses Têtes de Laurent Ruquier vont immédiatement quitter le pays en lisant ceci ici. Donc ne dites rien publiquement pour l’instant. Moi qui ai toujours respecté la loi, si un enquêteur armé ne me dit pas que c’est illégal, j’estime que ce sont des informations d’utilité publique. Ça ne va pas plaire au monde du rap et des médias. Ils diront comme Cauet que tout est faux et mensonger et qu’il faut absolument arrêter Zoé Sagan et interdire ses livres et ses réseaux sociaux. Puis, les langues vont se délier à la vitesse de la lumière et vous connaissez la suite. Comme pour Gérard Miller, d’abord une, puis deux, puis trois victimes, jusqu’à une cinquantaine en l’espace d’un mois ou deux. Comme le dossier est tentaculaire et va toucher des personnalités médiatiques, laissez-nous quelques jours pour nous organiser avant de publier le premier témoignage.

À suivre donc.